Quelle est la prévalence ou probabilité a priori du cancer colorectal après exérèse d'un polype ?
Monday, 6 April 2020 23:31
Une prévalence ou probabilité a priori utilisable pour faire un diagnostic bayésien a été calculée lors de l'exérese d'un polype colique. L'étude a porté sur 9167 hommes et femmes âgés de 22 à 80 ans auxquels on a retiré au moins un polype et qui ont été suivis pendant 47,2 mois. C'est la définition qu'il faut retenir de la sous-population de recrutement. On pourrait affiner la sous-population en précisant qu'il s'agit du territoire américain en cas de comparaison avec une étude semblable faite par exemple en Chine, en Europe, au Canada etc. Parmi ces 9167 personnes 1082 ont ensuite présenté un cancer colique dont 58 un cancer invasif. La prévalence ou probabilité a priori de faire un cancer colique 47,2 mois après l'exérèse d'au moins un polype en étant âgé de 22 à 80 ans est de 1082/9167=0,11803 soit 11,8% et celle de faire un cancer invasif est de 58/9167=0,0063270 soit 0,6%. On pourrait affiner ces probabilités en précisant l'âge, le sexe ou n'importe quelle autre donnée démographique ou biologique. Si on veut être raisonnablement prédictif, il ne faut pas trop affiner les chiffres car on retomberait forcément sur une probabilité diagnostique individuelle qui sera de toute façon donnée par les examens complémentaires concernant un patient précis. Pour faire une interprétation diagnostique bayésienne à partir par exemple d'un examen radiologique ou anatomo-pathologique, il faut rechercher la sensibilité et la spécificité de chacun de ses examens diagnostiques et appliquer le théorème de Bayes. Attention: pour être sûr d'une prévalence, il faut la mesurer à nouveau régulièrement notamment pour tenir compte de l'influence des mesures de prévention qui sont susceptibles de la modifier jusqu'à un certain point de manière très notable.
D'après les chiffres fournis par Martinez M E et coll. : A Pooled Analysis of Advanced Colorectal Neoplasia Diagnoses After Colonoscopic Polypectomy. Gastroenterology 2008; 136: 832-41